Le pouvoir et la rue !
Le pouvoir et la rue envoyé par <ahref="http://www.dailymotion.com/conseil61">conseil61 L'Edito du Monde d'hier ma frappé. Il lève une question qui ne peut nous laisser indifférent. La crise que nous traversons pétrifie une partie [...]
Certains amis m'ont alerté sur le fait que je ne disais pas assez de bien du gouvernement. Comme j'écoute généralement ce que l'on me dit, j'ai observé les billets que je poste et mes commentaires à la presse. A dire vrai, c'est souvent parce que je suis interrogé sur les questions de finances publiques qu'il m'est difficile d'applaudir béatement. S'agissant du plan de relance, je dis sans avoir à me forcer qu'il m'a agréablement surpris. Je redoutais le catalogue classique de dépenses budgétaires et fiscales qui sont supposées soutenir l'économie et la croissance, en France, alors qu'elles aboutissent souvent à alimenter celles de la Chine, la Corée ou l'Inde. Puis, le procès qu'instruit tout pouvoir, de gauche comme de droite, contre la terre entière pour éviter d'être recherché dans sa propre responsabilité. Sans parler de la légende visant à faire croire aux Français que leur Gouvernement a le pouvoir, à lui seul, de changer l'économie mondiale, en fouettant un coup les banques, le lendemain les entreprises, le surlendemain la BCE, le prix du pétrole, etc. Bref, tous responsables, sauf nous ! La France, ce pays dont la gouvernance fait l'admiration, pardon, l'envie du monde entier. Or, pour la 1ère fois, en tous cas, à cette dimension, des dispositions politiques sont prises pour rendre le Gouvernement et les administrations directement responsables du taux de réussite du plan annoncé. C'est suffisamment rare pour s'en réjouir !
Le débat sur la réorganisation totale de l'action publique en France part en feu d'artifice. Chacun commence à mesurer que la crise financière va produire des effets dévastateurs dans nos finances publiques, déjà en bien mauvaise santé. D'abord, disons-le tout net, l'Etat serait déjà en cessation de paiements s'il était un organe de droit privé. Il ne fait face à ses engagements qu'au moyen d'un endettement à la limite extrême de la soutenabilité. Jusqu'au moment où les prêteurs perdront confiance et le bondissement des taux d'intérêts sera alors aussi violent que l'effondrement de la capitalisation boursière que nous venons de connaître.
Le tango argentin est une danse bien connue : deux pas d'un côté, un pas de l'autre, deux pas en avant, un pas en arrière, ou l'inverse. C'est un peu la farandole dans laquelle nous a enrôlés le gouvernement depuis plusieurs mois. Faut-il supprimer les départements ? Voilà la question sur laquelle chaque membre de l'Exécutif semble avoir sa propre idée. Sans parler du Président de la République ou du Premier Ministre, de M. Attali et demain de M. Balladur.
Le métier de journaliste n'est pas simple, celui de politique non plus. Les premiers préfèrent toujours noter ce qu'ils attendent que ce qu'ils entendent. Les seconds ne parviennent pas à comprendre que la communication politique est binaire ! C'est oui ou c'est non, on est pour ou on est contre ! Toute nuance porte en elle un soupçon d'insincérité. Pour illustrer ma pensée,
Selon l'AFP, la commission Balladur sur les collectivités locales aurait été installée mercredi à l'Elysée, elle tentera de simplifier l'empilement des responsabilités territoriales en France, une tâche particulièrement ardue et qui, selon l'ancien Premier ministre, "ne va pas sans risques politiques".